2024
L'exode
Dès l’automne 1939, il est procédé à l’évacuation de civils de l’Est de la France. Il s’agit d’abord de prendre des précautions suivant la tournure que les opérations militaires pourraient prendre.
A partir du 10 mai 1940 et l’offensive des troupes allemandes, on ne peut plus parler de précaution, mais de panique. En quelques semaines, plusieurs millions de personnes s’enfuient du Nord vers le Sud de la France. Cet exode jette sur les routes des familles françaises dans un chaos hétéroclite de piétons et de véhicules de toute sorte, gênant le déplacement des troupes alliés. Un grand nombre se heurtera, à partir du 20 mai 1940, à la tenaille des troupes allemandes dans sa marche vers la mer, qui leur coupe l’accès au Sud du Pays.
En juin 1940, lorsque les troupes allemandes s’approchent de Paris, les populations d’Ile-de-France s’exilent à leur tour de façon massive. Au total, ce seront 10 millions de personnes qui s’exileront soit plus d’un quart de la population française de l’époque. Même le gouvernement français (gouvernement Paul Reynaud) suivra le chemin de l’exode et s’enfuira de Paris dès le 11 juin pour gagner Bordeaux le 14 juin 1940.
La terreur comme arme de guerre a été particulièrement utilisée par les Allemands. Ils savaient bien qu’en s’en prenant aux civils, les hommes politiques peuvent céder plus facilement et que la victoire peut être plus rapide. Le son effrayant des avions Stukas, qui tiraient en piqué sur les réfugiés en exile était un élément de la guerre moderne menée également contre les civils.



Fuite des civils à Fourmies en 1940
Crédits : © LAPI/Rpger Viollet
L'occupation allemande et la collaboration

Portrait officiel du Maréchal (Philippe) Pétain, vers 1941. Crédits : © Droits réservés
Chef du Régime de Vichy, installé en zone libre de la France, il livre la France aux Nazis et ouvre la collaboration avec ces derniers en signant l'armistice du 22 juin 1940. Il dirige alors à Vichy un gouvernement autoritaire dont la devise est "Travail, Famille, Patrie".
Paroles : André Montagard et Charles Courtioux
Maréchal nous voilà !
Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu "Présent"
Refrain :
Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !
Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :
(Refrain)
Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
"Français levons la tête,
Regardons l'avenir !"
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel:
(Refrain)
La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c'est la France,
La France, c'est Pétain !
(Refrain)
Une chanson de propagande à la gloire du Maréchal Pétain, chantée dans les écoles

Affiche de propagande du gouvernement de Vichy, qui s’enfonce dans la collaboration avec l’occupant
Crédits : © BnF

Défilé des troupes allemandes dans Paris pendant l’Occupation
Crédits : © DF, J. Tallandier, A. Zucca

Banderole sur la façade de l’Assemblée Nationale :
" L’Allemagne gagne sur tous les fronts "
Crédits : © Droits réservés

La vie continue dans les terrasses des cafés parisiens pour une catégorie de la population,
même en présence de soldats allemands
Crédits : © Droits réservés

La vie quotidienne des Français sous l’occupation, qui est faite de longues attentes devant les magasins d’alimentation
Crédits : © Droits réservés

Les tickets de rationnement, entrés en vigueur dès l’automne 1940, ne suffisent pas quand les vivres viennent à manquer...
Crédits : © Droits réservés

...Il peut y avoir de bonnes surprises
Crédits : © Droits réservés
Le S.T.O (service de travail obligatoire)
Les troupes allemandes, au fur et à mesure de la progression de la guerre, étant reparties sur un nombre de fronts de plus en plus importants, ont un besoin croissant de soldats. De ce fait, les entreprises allemandes manquent de main d’œuvre. Dans un premier temps, les Allemands vont essayer de recruter des volontaires français pour aller travailler en Allemagne. Suite à l’échec de cette politique en 1941, un exil forcé de main d’œuvre va être organisé par l’Etat Français par une série de lois promulguées en 1942 et 1943.
La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner des travailleurs français dans les entreprises.
La loi du 16 février 1943 institue le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), qui contraint les hommes à partir pour deux ans en Allemagne. Plus de 600 000 Français ont ainsi été réquisitionnés de force, en dépit du nombre important de réfractaires. 100 000 d’entre eux ne sont pas revenus en Allemagne, suite à une permission (et ont rejoint, pour un grand nombre les maquis et les rangs de la Résistance), 19 000 se sont évadés et environ 30 000 sont décédés pendant leur réquisition.
La chasse aux réfractaires a été longtemps l’affaire de la police de Vichy, qui a parfois fait preuve d’un zèle trop prononcé, comme le commissaire Franck Martineau de Gonesse. Elle a aussi, paradoxalement permis de faire grossir le nombre de Résistants, ces jeunes gens préférant rejoindre plutôt les maquis que l’Allemagne.

Recensement du STO
Crédits : © Droits réservés

Affiche de propagande du gouvernement de Vichy exaltant le STO
Crédits : © Archives Jean Quellien DR

Être réfractaire n’a pas été reconnu comme un acte de Résistance. Il fallait rejoindre le maquis pour cela
Crédits : © Droits réservés