2024
La déclaration de guerre
Scène d'introduction du film Mais où est donc passée la septième compagnie (1973) ;
réalisateur : Robert Lamoureux
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© Alexisfusils
© Gaumont
La déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l’Allemagne est l’aboutissement d’une série de violations par cette dernière de traités internationaux. Dès son arrivée au pouvoir en janvier 1933, Hitler était déterminé à annuler les dispositions militaires et territoriales signées après la Première Guerre mondiale ; notamment celles du Traité de Versailles :
16 mars 1935 : Hitler réintroduit la conscription en violation avec le Traité de Versailles.
7 mars 1936 : l’armée allemande entre en Rhénanie démilitarisée en violation du Traité de Locarno du 16 octobre 1925. La Grande-Bretagne et la France condamnent sans intervenir.
12 mars 1938 : l’Anschluss, soit l'annexion de l’Autriche par l’Allemagne.
20 et 30 septembre 1938 : les accords de Munich cèdent à l’Allemagne la région des Sudètes (en Tchécoslovaquie à l’époque), contre une promesse de paix d’Hitler.
15 mars 1939 : invasion de la Tchécoslovaquie et instauration du protectorat de Bohème Moravie en violation des Accords de Munich.
1er septembre 1939 : invasion de la Pologne par l’Allemagne.
3 septembre 1939 : déclaration de guerre à l’Allemagne par la Grande-Bretagne et la France.
Début de la seconde Guerre Mondiale.
Le 2 septembre 1939, les Français découvrent l’ordre de Mobilisation Générale à Paris
Crédits : ©collectif France 40
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La "drôle de Guerre"
(septembre 1939-mai 1940)
La Une de Match 19 octobre 1939, la guerre est quand-même là
Crédits : ©AMG, 2024
En envahissant la Pologne le 1er septembre 1939, Hitler avait bien conscience que la Grande-Bretagne et la France allaient réagir. Cependant, comme ils ne l’avaient pas fait lors des autres violations du Traité de Versailles et des Accords de Munich, Hitler pouvait penser qu’il y aurait une forte condamnation, mais là encore sans intervention. Surtout, il ne pensait pas à une réaction qui, cette fois-ci, fut rapide. Or, l’armée allemande n’était pas encore tout à fait prête. Elle avait besoin de temps. La France allait le lui offrir.
En effet, l’Etat-major français, traumatisé par le premier conflit mondial, pensait que cette nouvelle serait comme la dernière, une guerre de tranchées. Il accordait donc une importance prépondérante à la Ligne Maginot. Cet ouvrage militaire de défense, qui porte le nom du ministre de la Guerre André Maginot, est une ligne de fortifications construite par la France le long de sa frontière avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie de 1928 à 1940. Elle est sensée être infranchissable par les forces militaires ennemies. La tactique de l’Etat-major français est donc simple : ne pas attaquer et attendre que l’armée allemande arrive pour la stopper à la frontière.
Effectivement, la Ligne Maginot était pratiquement imperméable à toutes attaques frontales des Allemands, et même l’artillerie n’aurait eu aucun effet sur elle, car la plupart des installations étaient souterraines. Même un bombardement aérien n’aurait causé que peu de dégâts.
Cependant, l’Etat-major français était en retard d’une guerre et pensait que l’armée allemande n’avait pas les capacités techniques et matérielles de traverser la forêt des Ardennes. Donc, la Ligne Maginot n’a pas été construite à cet endroit. C’est justement par là que les Allemands sont passés. Il leur suffisait dès lors de contourner la Ligne Maginot pour envahir la France, ce qui fut fait en à peine plus d’un mois.
Salle de commande des machines de ventilation de l'ouvrage fortifié du Hackenberg (Moselle) de la Ligne Maginot. Des soldats du 164e RIF.
Décembre 1939 - Mars 1940
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Soldats français pendant la drôle de guerre. Lecture des lettres de l’être chère laissée à la maison
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La "guerre éclair"
(mai-juin 1940)
Le 10 mai 1940, après neuf mois d’une guerre où il ne se passe rien, l’armée allemande lance une offensive fulgurante sur l’ouest de l’Europe. Elle passe par les Ardennes avant de percer le front de Sedan, où les Alliés ne les attendent pas. L’effet de surprise, combiné avec les erreurs du haut commandement français, est la clé de la victoire allemande.
14 juin 1940 : les troupes allemandes entrent dans Paris.
17 juin 1940 : le Maréchal Pétain demande les conditions de l’armistice.
24 juin 1940 : signature de l’armistice.
Le haut commandement français a été dépassé sur le plan tactique, incapable de se relever de la surprise stratégique initiale. Il n’a pas su lire à temps la guerre de mouvement des Allemands. Les grands commandants avaient toujours la tête dans la guerre précédente. L’ennemi a su regrouper massivement un maximum de forces dans les Ardennes avec des avions de combat et des blindés. Les Français sont allés au contact de l’attaquant avec des forces dispersées et mal combinées. Pétain ne parlera évidemment pas de cette réalité, préférant culpabiliser les Français en incriminant leur prétendu relâchement et leur trop grande confiance dans la démocratie parlementaire.
La France, l’une des plus grandes puissances démocratiques du monde, n’a plus d’armée après l’armistice du 24 juin 1940. Seule une petite armée de quelques dizaines de milliers d’hommes lui est concédée, l’armée d’armistice. L’impréparation d’une guerre moderne aura coûté plus de quatre années d’occupation et des souffrances quotidiennes à la population. Le pays est morcelé en plusieurs zones.
Le journal " Le Matin " du 26 mai 1940 où il indiqué notamment que l’armée doit s’adapter à une guerre de mouvement. Ce à quoi elle n’est pas préparée
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Soldats allemands inspectant la Ligne Maginot après l’invasion de la France
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Les troupes allemandes dans Paris le 14 juin 1940
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